Avoir la critique positive serait contre-nature ! (lundi, 28 décembre 2015)

scientifique, étude, cerveau, jugement, société humaineDans les entreprises comme dans la société humaine, nous sommes confrontés au jugement des autres. Tous envieux d'une vie sociale épanouie, nous faisons mine d'incarner la "confiance en soi" et de n'attacher qu'un intérêt modéré ou choisi à l'avis de son entourage. Mais ce serait illusoire voire hypocrite de penser s'affranchir de l'avis extérieur ; comme un refus de socialisation.

Seulement une équipe scientifique américaine vient de révéler que nous avons une facilitée naturelle à être négatif dans la critique.

Un reproche est plus facile et rapide à adresser à une personne ou relative à une intention, selon les résultats de cette étude. La critique positif est plus lente et nous hésitons à la partager avec l'intéressé.

Nous serions plus à l’aise dans un système de communication basé sur la critique moralisatrice et culpabilisante.

Des travaux de recherche complémentaire via l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), mettent en avant que l'activité neuronale se concentre sur la zone du cerveau qui contrôle les émotions, l'amygdale (zone en rouge dans l'image ci-contre).

Découvrez l'article original : Cerveau : pourquoi nous blâmons facilement les autres

Quelques situations où la critique joue avec nos nerfs !

Durant la période d'éducation, une critique moralisatrice apparait encore le plus souvent nécessaire et constructive pour le jeune individu. Même si les modèles d'éducation évoluent, la société peine à statuer sur les modèles plus permissifs sans interdit ni jugement. La pédagogie Montessori dite ouverte, privilégie le libre arbitre et l'autonomie.

Au travers des stratégies digitales, les marques doivent intégrer les avis client et nourrir une connaissance avancée (voire prédictive) de leurs attentes. Mais comment pourraient-elles les satisfaire si ils sont plus naturellement critiques et insatisfaits. Ce propos me permet de ramener de la science molle dans la toute puissance du marketing Roiste. Une bonne plateforme de marque et un plan de communication habile doivent apporter à la marque, les valeurs et les fondamentaux d'image qui créent la préférence, de la tolérance au jugement et légitimer jusqu'aux intentions de celle-ci.

Dans le management, pléthore de méthodes favorisent le partage d'idée, le management collectif, l'initiative individuelle, l'agilité et l'amélioration continue. Mais nous savons que l'un des freins majeurs dans beaucoup de structures, est un manque d'optimisme ou d'enthousiasme, de lâcher prise face au changement. Nombres d'entreprises sont en panne d'intention et de détermination du plus grand nombre, à cause d'une suspicion naturelle induite par une critique rapide et négative des décisions prises. Face à quoi les "nouveaux managers", qui sont plus des leaders que des gestionnaires, doivent faire face. Ils adoptent alors un management itératif et collectif. Ces modèles ouverts, sont inspirant et pourtant méfiés.

Au sein des réseaux sociaux personnels, les marques et les internautes s'exposent selon un registre de plus en plus"heroic centric" (Hero Centric selon CocaCola). Chaque jour sur la toile, des millions de selfies ou de comptes sociaux sont consultés, ce qui révèle le paradoxe de l'exposition volontaire à la critique. C'est un remplacement accéléré par internet de la valeur du "Soi" au profit du "Nous". Sujet vaste et passionnant.

Pour conclure, la critique est une convention de notre société façonnée par les idéologies, les conflits économiques, et l'histoire. Si la science vient à prouver que nous formulons plus rapidement et plus fortement une critique négative alors je ne changerai rien de mon principe: Quand une chose ou une personne m'irrite au point de vouloir la juger, alors prendre le temps de dormir dessus est sage :-)

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