Moment d'introspection et de créativité, le changement de point de vue est un des meilleurs moyens de lire les choses (et non les interpréter), voire de révéler ce qu'elles sont réellement. Je vous invite à vous interroger sur les lieux, ceux que vous habitez, ceux que vous traversez, ou encore ceux qui vous dérangent. Les atmosphères, ce qu'on y fait, avec qui on est, sont quelques uns des paramètres qui interfèrent sur la "lisibilité" du lieu. La vidéo ci-dessus est très intéressante par sa proposition autour d'un "nouveau regard", et force le questionnement.

Recentrons-nous un instant sur les lieux et peut-être les découvrirons-nous pour la première fois !

Des expériences simples : Allez dans un hall de gare à 2h30 du matin et découvrez le quand il est nu : vide, silencieux, maladroitement éclairé. Vous pouvez simplement vous coucher au sol pour changer de point de vue, ou monter sur une chaise et vous réinterroger sur l'espace dans lequel vous êtes, et que vous pensez connaître. Mieux encore, dans le noir total de votre appartement apprenez à le sentir, ressentez les volumes et naviguez sans contraintes. Vous ressentirez les variations d'espace, reconnaîtrez une salle de bain d'un placard.  Faites confiance à votre corps et vos sens !

Perso, c'est en partie l'objectif que je me fixe durant mes vacances, résolu par ailleurs à me déconnecter (pas de téléphone, pas de Tv, pas d'internet). Cette découverte des lieux faite, nous serons à nouveau sensibles aux contacts simples et fondamentaux oubliés de notre société au profit de la pudeur et la méfiance. Certaines tribus d'Amazonie restées primitives font une sieste quotidienne en famille, en peau à peau pour garantir un lien sacré.

Déambulant dans les étages centre Georges Pompidou ce lundi, j'ai visité l'exposition Calder, Les années parisiennes. Dans les années trente où "Paris est une fête", c'est un tout jeune Calder, ingénieux et ingénieur qui parcours la ville à la recherche de l'inspiration et du défi créatif.

Si la visite m'a plu dans l'ensemble, je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter plus longuement dans une salle dédiée au jouets que Alexander Calder se fabriquait dès l'âge de 8 ans. Craignant l'ennui de leur fils, les parents du jeune garçon lui ont confié quelques outils pour qu'il explore les matériaux et objets de son quotidien. Rapidement intéressé par les pièces de bois, il s'est mit dès 8 ans à imaginer, dessiner puis réaliser les jouets de ses rêves.

Il réalisait des objets aux comportements mobiles, évolutifs et aléatoires, soumis à l'imaginaire d'une scène de vie, d'un spectacle comme ci-dessus, l'une de ses réalisations majeures Le Cirque. En juin 1929, il confiera à Edouard Raymond qu'il cherchait ainsi très jeune, à "augmenter ses jouets".

L'augmentation du réel est une des notions centrales du moment, aujourd'hui au coeur de concepts comme la ville 2.0, le relationnel augmenté, l'infomobilité, etc... Mais ce sont déjà des procédés ou projets réels, la réalité augmentée mobile, table interactive, et personal device, ... En parlant d'augmentation, avez-vous vu la bande annonce G.I. Joe - Le réveil du Cobra, qui met en scène des "combinaisons accélératrices" ou encore lu l'excellent billet de mon binôme Ubimedia, évocant l'augmentation de notre mobilité physique au travers de chaussures "rollers".

Je n'ai pas d'autre suggestion à vous faire que celle de regarder cette séquence, et croire en une vision "Ubimedia durable". Les exemples de procédés numériques innovant mettant en scène la notion de relationnel augmenté, ne manquent pas.